Dans
le cadre du projet DAVFI, en accord avec le chef de file du consortium Jérôme Notin, j'ai été
amené à donner quelques interviews concernant ce projet. Je ne suis jamais
chaud pour ce genre d'exercice mais dans le cadre d'un tel projet, financé en
partie par l’État, il est sain de communiquer pour assurer le citoyen de sa
bonne conduite de ce projet et le rassurer que l’État a eu raison d'accorder sa
confiance. Et c'est le chef de file qui donne le La.
Lors
de ce genre d'interview, il n'est pas possible de parler des aspects
techniques, sans obligatoirement risquer de donner un avantage concurrentiel à
la communauté antivirale commerciale. Cette dernière ne joue pas le jeu en
conservant jalousement les malwares qu'elle collecte, nous privant d'un jeu de données
capital pour valider nos propres techniques. Il serait donc contraire à
l'esprit même du projet -- augmenter la souveraineté de l’État France -- de
donner de tels détails. Malheureusement les journalistes doivent communiquer
voire faire du buzz. Cela se traduit par des propos déformés, sortis de leur
contexte voire des propos qui ne sont pas les miens et me sont complètement attribué
De
récents articles m'ont convaincu que ce genre d'exercice est dangereux et à éviter.
Ce que je ferai à l'avenir.
Je
veux juste préciser et rappeler que dans un tel projet, l'humilité doit être la
règle et le maitre mot. Le financement est limité et il concerne un type de
produit sur lesquels travaillent beaucoup de gens depuis des années. Donc ne
serait-ce que par respect pour ces devanciers, même si je ne suis pas d'accord
avec leur vision technique et commerciale, il convient de rester très humble.
DAVFI ne prétend pas révolutionner les choses et je voudrais rappeler les
principes qui nous guident :
- l'humilité avant tout
- le souhait du travail honnête et bien fait
- contribuer à produire un outil ouvert, au moins aussi efficace que l'offre actuelle
- répondre au souhait d'une souveraineté nationale retrouvée dans un domaine critique par la production d'un outil de confiance auditable facilement par l'Etat
- proposer un modèle économique diffèrent où c'est le souci de la sécurité des utilisateurs qui est au centre
- essayer de traiter au mieux la problématique des codes inconnus utilisant des techniques connues, par des approches innovantes
- proposer une rupture qui n'est pas tant technologique que celles des mentalités
Voilà.
DAVFI c'est avant tout cela. Pour le
reste et les détails techniques, nous serons jugés sur pièces le moment venu.
Et pour ma part le jugement final de l’Etat et de ses citoyens est le plus
important.
E.F.